Le Fort du Mont-Bart s’inscrit dans le système Séré de Rivières qui se déploie, en France, de Dunkerque à Menton.
La défaite française face aux Prussiens lors du conflit de 1870 est suivie par l’annexion par ces derniers de l’Alsace et d'une partie de la Moselle. La modification de ses frontières implique pour la France, qui craint un nouveau conflit avec l’Allemagne, de réorganiser son système de défense : l’ancienne frontière était équipée pour protéger le territoire, mais ce n’est pas le cas de cette nouvelle limite. La mise en place d’un nouveau système de fortification est envisagée, car cela semble être le seul moyen de résister à une armée allemande numériquement plus nombreuse et mieux équipée que l’armée française.
Cette idée se concrétise entre 1874 et 1884, période durant laquelle le Général Séré de Rivières (né en 1815 - mort en 1895), alors directeur du Service du Génie au Ministère de la guerre, établit un système de fortification couvrant tout le territoire : le système Séré de Rivières. Ce système a permis de moderniser nombre d’ouvrages anciens et de réaliser environ 254 batteries, 160 forts et 43 ouvrages secondaires.
Le système Séré de Rivières se fonde sur l’idée que, à défaut de pouvoir stopper totalement l’ennemi, il est nécessaire de l’endiguer vers des espaces d’accès facile. Ainsi, de ces espaces, l’armée porterait l’assaut sur les flancs de l’ennemi. Le camp retranché et le rideau défensif sont les deux aménagements complémentaires prévus à cet effet. Le premier est constitué, autour d’une ville, d’une ceinture de forts distants les uns des autres. Le rideau défensif prend forme entre deux camps retranchés, et s’organise en une série de forts isolés qui, la plupart du temps, se situent en zone de relief. Ces forts se protègent alors de deux manières : d’une part, ils se couvrent réciproquement par le feu, et, d’autre part, ils consolident un espace d’obstacles naturels, dans le but d’empêcher le passage d’une armée équipée lourdement. Enfin, les troupes s’amassent derrière les rideaux défensifs et attaquent l’ennemi dès son apparition.
Dans le cadre de ce système, quatre camps retranchés sont mis en place à Belfort, Epinal, Toul et Verdun : Belfort et Epinal sont reliés par un rideau défensif, tout comme Toul et Verdun. Conséquence de cet aménagement, seuls deux espaces sont vulnérables : la trouée de Charmes entre Epinal et Toul, et celle située au nord de Verdun, au sortir desquelles les troupes réunies derrières les rideaux défensifs prennent alors l’ennemi en tenaille. A l’arrière de cette première ligne de défense, une seconde ligne est aménagée par des camps retranchés, à Dijon, Langres ou encore Reims, qui servent au regroupement et à l’approvisionnement des troupes.
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