S’il n’est pas possible de préciser pour l’instant à quel type de structure les trois bois découverts appartiennent (éléments d’un pont ou aménagement de quai ?) on observera qu’ils se localisent au point de convergence du tracé de deux voies, repérées de part et d’autre du cours du Doubs par la prospection magnétique : l’une, en provenance du faubourg de pont selon une orientation nord-ouest sud-est, et l’autre, en provenance du castellum, et orientée selon son axe médian.
En 1984, lors des fouilles de sauvetage de la tranchée du gazoduc, Y. Jeannin eut l’occasion d’observer respectivement, dans un premier sondage, un « pierrier antique », interprété comme le blocage éventuel d’une pile de pont en bois et dans un second sondage, un massif maçonné de 12 m de long, interprété comme le tronçon d’une digue destinée à empêcher le Doubs de saper la berge du castrum (Jeannin, 1984). Ces constations incitent à placer à cet endroit un point de franchissement de la rivière (pont, bac ?), sans que l’on puisse infirmer ou confirmer l’hypothèse de la présence d’une culée de pont. Si la structure interprétée comme une « Ancienne culée d’un pont » sur le document cartographique de 1893 apparaît trop décalée par rapport à cet axe nord-ouest/sud-est, en revanche la structure intitulée « Culée d’un pont » sur la carte topographique de Fr. Morel-Macler (1828/1847), s’aligne pratiquement sur ce tracé. Des fouilles terrestres, envisagées prochainement depuis les deux berges, ainsi que le démontage partiel de ces structures, devraient permettre de lever définitivement l’indétermination concernant l’existence d’un pont à la période antique.